Miss Cabotine

Miss Cabotine

Pour moi

La solitude produit l'originalité, la beauté audacieuse et étonnante, la poésie. Mais la solitude produit également la perversité, la disproportion, l'absurde et l'interdit.

[Thomas Mann]

 

 

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C'était une nuit avec faille. L'insomnie me tenait éveillée depuis plus d'une heure. J'ai vérifié. Il m'avait écrit. Je ne sais jamais lorsque ses mots me parviendront. Le lire emporte mon âme dans un tout autre univers. Je m'évade. Ma tête s'énamoure de ses mots langoureux. Euphorie. Le lire fait jouir mon coeur. Mon doigté se glisse entre mes seins, trottine sur mon ventre, prends la direction de ma fente ruisselante. Je suce l'extrémité de mes doigts. Mes lèvres luisantes. Me rendormir.

 

Miss Cabotine

 

 

J'ai envie de lire ton sexe

Les yeux bandés

J'ouvre ta vulve

Je tâtonne intrigué

J'y déchiffre le sanscrit

J'y lèche la connaissance

 

J'entrouvre les pages de l'infini

L'éternel s'y love

Lavande

Et myosotis

J'écarte les pans de l'indicible

La fente m'éclaire sauvagement

 

Des sueurs laiteuses des charmes araméens des lustres abîmes des luxes

Les sucs évanescents cherchent ma bouche

La langue darde sa pointe éminemment

Et tes halètements sonnent comme le Russe ou les langues Slaves

 

Évidemment abandonnée

tu lis l'âme et tes lames l'air risque les silences si longs qu'ils s'échappent irisés

La lecture procure la détente

 

Bang! dans la nuit s'échappent

les stries claires et blanches

les raies folles et liquides

les cris de mon sexe

Tu y lis ma folie

Criante

 

Tu te retournes pour m'offrir la velure fauve et sombre de ton cul magnifique

Je ne lis plus

Je vis

Je te sens me lire

Quand même

 

Oui je me dépasse

Pour toi chère amour

Rien n'émeut l'ordre

Tout est l'art

Hormis l'or...

 

Écrit par A.

Reçu le vingt et un octobre 2014

Correspondance entre lui et moi

 

 

 



23/10/2014
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