Miss Cabotine

Miss Cabotine

Des mots Éroticos... acte 2.


Cette photo

 

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En apercevant cette photo, il y a quelques mois, je fus sidérée. Ce rouge rutilant, cette crinière dansante, cette liberté d'expression, cette espèce de folie et cette bouche si sensuelle me ramenaient tout droit à une certaine époque, à une autre vie en quelque sorte. Nostalgie. Non pas pour les raisons que vous croyez mais pour celles que moi seule peut comprendre. En apercevant cette photo, je l'ai trouvée d'une telle beauté, cette force de caractère qui émane suivie d'une dose de fragilité. Et ce regard, comment le définir?

 

Miss Cabotine

 


12/10/2014
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La chaise

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Ce soir-là, j'avais une envie folle de me faire caresser. De me faire toucher. Une lubie. Des mains qui pétrissent mon corps. Une bouche qui m'aspire. Beurrer ses lèvres de mon intimité. Une âme lubrique. Des mots cochons susurrés à mon oreille. L'entendre jouir. Être submergée. J'avais envie d'un regard... le sien.

 

 Miss Cabotine


18/10/2014
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Pour moi

La solitude produit l'originalité, la beauté audacieuse et étonnante, la poésie. Mais la solitude produit également la perversité, la disproportion, l'absurde et l'interdit.

[Thomas Mann]

 

 

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C'était une nuit avec faille. L'insomnie me tenait éveillée depuis plus d'une heure. J'ai vérifié. Il m'avait écrit. Je ne sais jamais lorsque ses mots me parviendront. Le lire emporte mon âme dans un tout autre univers. Je m'évade. Ma tête s'énamoure de ses mots langoureux. Euphorie. Le lire fait jouir mon coeur. Mon doigté se glisse entre mes seins, trottine sur mon ventre, prends la direction de ma fente ruisselante. Je suce l'extrémité de mes doigts. Mes lèvres luisantes. Me rendormir.

 

Miss Cabotine

 

 

J'ai envie de lire ton sexe

Les yeux bandés

J'ouvre ta vulve

Je tâtonne intrigué

J'y déchiffre le sanscrit

J'y lèche la connaissance

 

J'entrouvre les pages de l'infini

L'éternel s'y love

Lavande

Et myosotis

J'écarte les pans de l'indicible

La fente m'éclaire sauvagement

 

Des sueurs laiteuses des charmes araméens des lustres abîmes des luxes

Les sucs évanescents cherchent ma bouche

La langue darde sa pointe éminemment

Et tes halètements sonnent comme le Russe ou les langues Slaves

 

Évidemment abandonnée

tu lis l'âme et tes lames l'air risque les silences si longs qu'ils s'échappent irisés

La lecture procure la détente

 

Bang! dans la nuit s'échappent

les stries claires et blanches

les raies folles et liquides

les cris de mon sexe

Tu y lis ma folie

Criante

 

Tu te retournes pour m'offrir la velure fauve et sombre de ton cul magnifique

Je ne lis plus

Je vis

Je te sens me lire

Quand même

 

Oui je me dépasse

Pour toi chère amour

Rien n'émeut l'ordre

Tout est l'art

Hormis l'or...

 

Écrit par A.

Reçu le vingt et un octobre 2014

Correspondance entre lui et moi

 

 

 


23/10/2014
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Dimanche soir

 

N'oublie jamais le désir que j'ai de te lire

et de te savoir lectrice de mes folies.

A.

 

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Une envie subite

assis dans mon fauteuil

tes poignets attachés

aux appuie-bras

moi debout

mes pieds de chaque côté de tes cuisses

 

Ma chatte détrempée

ton regard

le mien

le désir d'unir notre chair

le bout de ta langue frôle

mon intimité

tu dévores ma cuisse

la droite

puis la gauche

 

tu t'empiffres comme une pute

 

Tu raffoles de cet élixir

le mien, bien sûr

mon vagin régurgite sans cesse

impossible d'arrêter ce déluge

fais-moi crier encore et encore

 

Si tu savais comme j'aime gémir 

puis jouir

si tu savais comme je me sens libre

le temps s'arrête

moment d'ivresse

une secousse qui passe

vibration

se sentir en vie

perdre le contrôle de mon moi

à cause de toi

à cause de toi, je te dis

 

Je cherche mes mots

mon âme s'est égarée

je la cherche aussi

 

Je libère tes poignets

tu claques mon cul

je caresse tes cheveux

mes mains glissent vers le bas

mes ongles laissent leurs empreintes

sur tes épaules

sur ton torse

sur ton ventre

 

Tu t'enfonces en moi

me faire défoncer

j'adore

moi gourmande

encore ces cris qui sortent de moi

la paume de ta main sur ma bouche

je n'aime pas qu'on m'entende

 

Je suis femme secrète

on pense me connaître

ils ont tout faux

ou presque

tu m'as deviné

 

Allez, tais-toi et fais-moi la baise

ne t'arrête surtout pas.

 

 

Miss Cabotine

 

Vingt-six octobre 2014

Correspondance entre lui et moi

 


27/10/2014
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Ô toi mon amour

En amour ce qui restera éternel, c'est le souvenir des échanges et des partages.

Alors je t'écris, pour garder une trace vivante de toutes nos rencontres.

[Jacques Salomé]

                        

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Il n'appartient qu'aux grands poètes (eux seuls possèdent le don prodigieux de l'émerveillement) de toujours faire étinceler l'éclatante beauté du langage du coeur, ce malgré la guerre et le désarroi.

Guillaume Apollinaire (1880-1918) insère des poésies magnifiques et puissantes dans sa correspondance avec Louise Coligny-Châtillon, rencontrée dans une fumerie d'opium fin septembre 1914. Elle se détache très rapidement du poète qui se désespère de cet abandon et lui dédie nombre de mélancoliques poèmes. Ils ont une dernière entrevue fin mars 1915 s'accordant alors sur l'idée de prolonger par lettres leur aventure sensuelle. Son imagination débordante trouve là un nouveau terrain d'exercice conforme à cet érotisme qui est une des tendances profonde de sa nature intellectuelle.

 

A.

 

Dans sa lettre du 3 juin 1915, voici :

 

LOU MON ÉTOILE

 

L'étoile nommée Lou est aussi belle aussi voluptueuse qu'une jolie fille vicieuse

Elle est assise dans un météore agencé comme une automobile de luxe

Autour d'elle se tiennent les autres étoiles ses amies

Autour de l'automobile stellaire s'étend l'infini éthéré

Les planètes rutilantes se montrent tour à tour comme des déesses callipyges sur l'horizon

La voie Lactée monte comme une poussière derrière

Le météore automobile

Des guirlandes d'astres décorent l'infini

Le météore automobile luxueux et architectural

Comme un palais

Est monté sur un bolide énorme qui tonne à travers les cieux qu'il sillonne d'éclairs

Versicolores et durables comme de merveilleux feux de Bengale

Et doux comme des baisers éternels

Et des rayons de soleil ombragent

Ainsi de beaux arbres

Printaniers

La route diaphane

 

Ô Lou étoile nommée Lou la plus belle des étoiles

Ô reine des étoiles

Ton royaume s'étend en plaines animées comme les oiseaux

En plaines mouvantes comme un régiment

De fantassins nomades                                             

Étoile Lou beau sein de neige rose

Petit nichon exquis de la douce nuit

Clitoris délectable de la brise embaumée d'Avant l'Aube

Les autres astres sont ridicules et sont les bouffons

Ils jouent pour toi des comédies                              

Fantasmagoriques

Ils font les fous pour l'Étoile nommée Lou ne s'embête pas

Et parfois les nuits sont mortelles

L'étoile nommée Lou

Traverse des prairies d'asphodèles

Et des fantômes infidèles

Pleuvent dans les abîmes autour d'elle

Mais cette nuit est si belle

Je ne vois que l'étoile que j'aime

Elle est la splendeur du firmament

Et je ne vois qu'elle

Elle est un petit trou charmant aux fesses des nuages

Elle est l'étoile des Étoiles

Elle est l'étoile d'Amour

Ô nuit ô nuit dure toujours ainsi

Mais voici

Les gerbes des obus en déroute

                            Qui me voilent

                            Mon étoile

Je baisse les yeux vers les ténèbres de ma forêt

                            Et mon intelligence amoureuse

                            Devient l'oiseau

Pour aller revoir plus haut plus haut

                            Plus haut toujours

                            Ce petit coeur bleuâtre

Qu'est mon étoile nommée Lou

Ma douce étoile qui fait vibrer au ciel

                            Des mots d'amour exquis

Qui viennent en lents airs dolents qui correspondent nuance à nuance à chaque chose que je pense

 

Étoile Lou fais-moi monter vers toi

Prends-moi dans ta splendeur

Que je sois ébloui et presque épouvanté

Que l'espace bleu se creuse à l'infini

Que l'horizon disparaisse

Que tous les astres grandissent

Et pour finir fais-moi pénétrer dans ton paradis

Que j'éprouve une sensation 

De bien-être inouï

Que j'absorbe par toute ma chair toute mon âme

Ta lumière exquise

Ô mon paradis

 

Ce poème me fut dédié la nuit du treize novembre 2014 par A.

 

 

Lui mon poète

Moi sa muse

Lui ma folie

Moi sa callipyge

Lui mon âme érotique

Moi sa magnifique garce

 

Miss Cabotine

Correspondance entre lui et moi

 

 

                                   


28/11/2014
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