Un seul regard
Un seul regard contient une aube, une érosion,
une impasse, un abri; une seule parole recèle
un abîme, une solitude, une existence,
une mélodie.
[Andrée Chedid]
21 décembre 2016
Noir et blanc
Un jour, je lui demandai ce qu'il pensait
de mes mots, de mon univers,
de moi, en quelque sorte.
Il me répondit ceci :
" You write intensely, sensitively, violently.
Like how I play the piano. It's the only way... "
Miss Cabotine
Deux août 2016
Poésie
Librairie à Soulac-sur-Mer
Le soir
Dehors la nuit menace
silencieusement comme une ombre
Et viendra poser ses ailes noires
sur le voile sombre de tes yeux
En sommeil, protégeant de la
lumière tombante tes plus tristes pensées
Car tu le sais, l’aube sera meilleure
et fille du crépuscule.
Tes cheveux tombent d’un geste docile
pour parfois se relever
Dans l’air du soir de l’Orient,
tes épaules offertes au vent
Des gorges de Batroun
Dans la chaleur enivrante
du vin de l’amour et de ses montagnes
Comme les filles de la moisson défiant le vent
Au sourire mutin et à la peau bénie par le blé
Ton beau visage pénètre les gerbes du passé
Nourri par les eaux profondes du Levantin
Ton esprit rejoint les écorces des forêts
Où mugissent les arbres de Salomon
Et des navires phéniciens
Ton coeur à la noirceur des cèdres profanes
Volera jusque dans les veines des hommes
Aux empreintes de pas du passé
Pour accueillir les voix étranges d’Astarté
Ton beau corps bruni par les sphères
Des auras enchanteresses
Te regardent et demeurent les gardiens du soir
Et tes yeux pleurent bientôt
la fuite de la lumière
En souriant, l’horizon rêveur de la mer
et du sable de la plaine
Car tu le sais, dans la pénombre du soir
L’aube sera meilleure et fille du crépuscule…
Frédéric J.S. Serre
Phallus
Je braque mon regard sur cette partie
édifiée de ton corps
Mon doigt caresse mon sexe
pelucheux si bien huilé
pendant que cette image
refuse de m'abandonner
Celle de cette queue dressée pour moi
Ce soir, ce n'est pas ton âme
que je désire empoigner
mais, elle
Tu entends? rien qu'elle
Je l'oblige à peloter mon clitoris gorgé de sang
et transpercer ma vulve
Je contemple ce moment stupre
Pénètre-moi
En douceur mon amour
Je veux imprégner dans ma chair
chacune des sensations ressenties
de cette première intrusion
À jamais
Correspondance entre lui et moi
Onze décembre 2014
Il y a de ces rencontres virtuelles
qui nous marquent plus que d'autres.
Ces mots ci-haut, furent l'une
des dernières correspondance entre
Alexandre et moi.
Miss Cabotine
Le contrebassiste
Ce soir, il cajolera sa maîtresse (une magnifique contrebasse) devant mon regard libidineux. Un concert qui s'annonce des plus alléchant.
LE CONTREBASSISTE :
Toi tu es assise dans l'assistance
Les jambes entrouvertes
Ta velure infinie libre
Tu ne mets pas de culotte
Petite garce tu te crois où ?
Je te vois
Dans ton sourire je devine ton désir
Tu me veux là aux toilettes
Pour t'envoyer en l'air
Pendant la fête
Seuls
En feu
Fous
LA SPECTATRICE :
Une jupe moulant mes courbes
Une chaise trop étroite
Des cuisses croisées
Puis décroisées
Ton regard en plein là
Mes yeux bleus te fixent
Vicieuse
Ma rose se tamponne subtilement sur cette chaise
Trop mouillée je suis
Mon doigt se glisse dans ma culotte humide
Mes dents s'accrochent sur ma lèvre
Ne pas émettre de petits cris
Toujours ce regard qui te dévore
Je te veux
Là maintenant
Tu poursuis ta musique
Ton excitation
N'essaie pas de te cacher à moi
N'essaie rien
Je vois tout
Tes bourses bien pleines Ta queue érigée Ton pantalon bosselé
Je te dis que je vois
Mon doigt se glisse encore et encore sous ma jupe
Gambade sous mes narines de petite salope
Je raffole de moi
Je me lève
Mon entrecuisse laisse une trace
Je me dirige vers les toilettes
Tu fous quoi ?
Allez, viens me lécher la vulve!
LE CONTREBASSISTE :
Je lèche bien tu sais
Je manie ma langue
Et bien
Je te jure
Ça se termine pas qu'avec un cunnilingus
Tu veux que je te prenne que je te remplisse
Que je re fende que je te vrille que je te défonce
Et là
Chatte
Toute mouillée de mon traitement buccal
Et le cul ensalivé par ma langue folle
Tu veux mes mains sur tes hanches
Immenses mains
Comme tu les aimes
Après que je te lèche le sexe
Car tu veux que je t'embrasse la bouche
Tu n'en peux plus de désirer celle-ci investie par la langue qui vient de t'éblouir
Là maintenant
Grande femme
Belle être
Sauvage
Jeune ciel ému
Farouche sensuelle concubine
Miss Cabotine
Correspondance entre lui et moi
Vingt-neuf novembre 2014