Poésie
Librairie à Soulac-sur-Mer
Le soir
Dehors la nuit menace
silencieusement comme une ombre
Et viendra poser ses ailes noires
sur le voile sombre de tes yeux
En sommeil, protégeant de la
lumière tombante tes plus tristes pensées
Car tu le sais, l’aube sera meilleure
et fille du crépuscule.
Tes cheveux tombent d’un geste docile
pour parfois se relever
Dans l’air du soir de l’Orient,
tes épaules offertes au vent
Des gorges de Batroun
Dans la chaleur enivrante
du vin de l’amour et de ses montagnes
Comme les filles de la moisson défiant le vent
Au sourire mutin et à la peau bénie par le blé
Ton beau visage pénètre les gerbes du passé
Nourri par les eaux profondes du Levantin
Ton esprit rejoint les écorces des forêts
Où mugissent les arbres de Salomon
Et des navires phéniciens
Ton coeur à la noirceur des cèdres profanes
Volera jusque dans les veines des hommes
Aux empreintes de pas du passé
Pour accueillir les voix étranges d’Astarté
Ton beau corps bruni par les sphères
Des auras enchanteresses
Te regardent et demeurent les gardiens du soir
Et tes yeux pleurent bientôt
la fuite de la lumière
En souriant, l’horizon rêveur de la mer
et du sable de la plaine
Car tu le sais, dans la pénombre du soir
L’aube sera meilleure et fille du crépuscule…
Frédéric J.S. Serre